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J. S. Bach – Messe en Si
1 novembre 2020 à 15h00 - 17h00

C’est la grande œuvre de Bach, celle qui l’occupa de manière intermittente durant plus de vingt-cinq ans. Elle recèle de nombreux mystères et d’abord celui de la chronologie de sa composition : le Sanctus, qui se trouve normalement vers la fin de la messe date de 1723, c’est lui que Bach composa en premier. Le Kyrie et le Gloria datent de 1733, compositions motivées par la candidature du musicien au poste de Compositeur de la cour de Dresde dont le prince électeur était catholique. Enfin Bach ne mettra la dernière main à son grand œuvre qu’en 1748, deux années seulement avant de mourir et rendu quasiment aveugle par la cataracte, en y adjoignant le Credo et l’Agnus Dei.
Le deuxième mystère est celui du caractère catholique de cette messe composée par un Bach protestant, suivant le rite luthérien et rédigeant l’essentiel de ses œuvres religieuses en allemand. Or il s’agit là d’un office catholique, écrit en latin et suivant l’ordinaire de la messe. Sa première motivation était-elle d’obtenir un poste à la cour catholique de Dresde ? Certains musicologues cependant notent le caractère œcuménique de l’ouvrage, catholique dans sa forme, luthérien dans son esprit. Mais Bach se situe au-dessus des clivages religieux et la musique pour lui importe plus que tout ainsi que la nécessité, pour ce musicien profondément croyant, de célébrer Dieu.
Par ailleurs cette messe n’est pas destinée à l’office, car beaucoup trop longue. C’est une messe abstraite et purement spirituelle, pensée comme le couronnement d’une vie dédiée à la musique sacrée.
D’ailleurs Bach lui-même n’assista jamais à son exécution globale. Après sa mort en 1750 elle fut totalement oubliée et ne fut exhumée qu’en 1833, à l’initiative de Mendelssohn. Il faut attendre 1859 pour l’entendre pour la première fois en entier.
Quoi qu’il en soit, la Messe en si mineur constitue une des « sommes » musicales laissées par Bach, de par son ampleur, sa complexité, sa portée musicale et spirituelle.